Les chroniques d’Amé sont des témoignagnes de faits réels reçus et traités par la célèbre animatrice togolaise Amé Océane CODJIA. Ces histoires souvent intriguantes sucitent beeaucoup de commentaires de la part des internautes.

Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA

Je me plaisais dans cette vie jusqu’au jour où je l’ai vu traiter sa femme comme une reine et moi comme une merde l’heure d’après. Je n’étais qu’une « escorte », je vais le dire ainsi car le terme « prostitué » est rabaissant. J’avais commencé à me mettre à la disposition des hommes riches et de pouvoir à l’âge de 19 ans. Dans mon université, j’avais des camarades qui avaient bien réussi dans le domaine. Elles disposaient d’absolument tout ; alors j’ai eu moi aussi l’envie de m’y mettre.

Ce n’était pas toujours facile, non ce n’était jamais facile car il fallait fermer les yeux sur les pires imperfections et atrocités pour de l’argent. En une nuit, je pouvais gagner jusqu’à deux millions car ces hommes qui voulaient de moi, me payaient l’heure. Pour la plupart, c’était des étrangers venus au pays pour des séminaires ou d’autres sortes d’activités, mais ils étaient toujours, soit des diplomates ou des hommes politiques.

Pour y exceller, il fallait à un moment donné se libérer de toute convention ou bonne conscience et se laisser aller au plaisir charnel et à celui du bruit crépitant de billets de banque. En même temps, n’était pas escorte qui voulait, mais des filles hyper soignées et agréables sur tous les plans. Vous comprendrez donc qu’une grande partie de ce que je gagnais était réinvesti dans mon apparence physique.

A force de rencontrer du beau monde, j’avais fini par me faire un bon carnet d’adresses. Mais c’est au cours d’une soirée organisée par les autorités du pays que je rencontrai cet homme. J’étais toujours invitée à ces soirées car il y avait une liste d’escortes qui devait y être pour satisfaire ces hommes et femmes, oui femmes parce qu’il y avait aussi des lesbiennes.

Lire aussi : Affaire péché mignon : Pourquoi le silence de Sarra Messan n’arrange pas Makosso ?

Au cours de la soirée, un homme en veste s’était avancé jusqu’à moi et m’avait demandé de le suivre. Dans ce métier, il ne fallait pas poser de question mais suivre simplement les instructions. La discrétion était de mise. Je me levai et le suivis jusqu’aux ascenseurs puis, devant la porte d’une suite présidentielle car la soirée se déroulait dans un grand hôtel. L’homme me fit entrer, m’installa dans le salon, me servit du champagne et s’éclipsa.

Dans la pièce d’à côté, j’entendais un homme parler au téléphone. Il avait une voix très calme, douce mais très ferme. Une vingtaine de minutes après, l’homme se présenta devant moi. Sincèrement, jamais je n’avais croisé d’homme aussi charmant et soigné. Il était grand, avec des traits magnifiques. Il sentait bon et avait de si belles manières.

Il s’assit en face de moi et me demanda si je ne désirais rien d’autre à part ma coupe de champagne. Je répondis non. Il me posa des questions comme, comment je m’appelais, ce que je faisais dans la vie… Habituellement, très peu d’hommes s’intéressent à ces choses. Ce qu’ils veulent, c’est juste aller à l’essentiel. Nous avions discuté une trentaine de minutes puis il m’avait remis une enveloppe et m’avait invité à revenir le lendemain à la même heure.

Le lendemain à ma grande surprise, ce fut un homme qui m’appela en son nom et m’indiqua une adresse où me rendre. Une fois à l’adresse indiquée, je fus accueillie par un expatrié. Ce dernier ne discuta même pas. Il m’accueillit dans le jardin et me demanda de le suivre jusque dans une chambre.

Une fois la porte fermée, il me remit une enveloppe et me demanda de me mettre à l’aise. Se mettre à l’aise était un code pour dire de me mettre en condition pour lui. Une heure après, j’étais dans un taxi, direction maison avec des pensées pleines la tête.

« Qui était cet homme ? Et pourquoi m’avait-il envoyée vers un autre et pas lui-même ? ».

Après cette nuit, je n’avais plus eu de ses nouvelles. Pratiquement un mois après, je reçus un appel et c’était lui à l’autre bout du fil.

– Mlle, vous allez bien ?

– Bonsoir Monsieur, je vais bien merci beaucoup.

– Parfait. J’aurais besoin de vos services ce week-end. Je serai de passage dans votre ville et je serai heureux de vous revoir.

– Sans problème, je me rendrai disponible.

– Super. A bientôt alors….

J’avais été très surprise qu’il m’ait appelée lui-même mais le numéro était juste privé. Cet homme, jamais ne m’avait laissé son numéro de téléphone. Cette fois-ci, lorsque je le revis, ce fut dans une autre 5 étoiles, une vaste suite. Là encore, Rien. Nous avions discuté, il m’avait posé des questions sur mes projets, mes études et au bout d’une heure, il m’avait demandé si je pouvais lui masser le dos parce qu’il ressentait souvent une douleur à cet endroit précis.

C’était la toute première fois que je le voyais torse nu et en plus du charme, il avait du muscle. Je lui avais massé son dos et après, il s’était rhabillé et m’avait remis une enveloppe pour mon transport. Voilà, il ne s’était encore rien passé cette fois encore. Je le trouvais si étrange cet homme. Il était d’une douceur extraordinaire mais trouvait le juste milieu pour être ferme et froid. Après ces épisodes, je fus souvent recontactée par ses hommes de main pour satisfaire ses amis. Plusieurs. Je ne me plaignais pas, je faisais mon boulot et empochait mon argent. Mais je n’arrivais pas à oublier cet homme. Il m’intriguait tellement.

Lire aussi : Qui en veut à Kiko Golden Boy ?

A chaque fois qu’il revenait au pays, il cherchait à me rencontrer juste pour parler et après son départ, je redevenais la prostituée qu’il plaçait à ses amis. Un soir, alors que j’étais chez moi à la maison, quelqu’un sonna à ma porte. C’était un visage déjà vu quelque part. Lorsqu’il se présenta, il ajouta :

Monsieur veut vous voir, il est dans la voiture dehors.

Mon cœur fit un bond. Monsieur, je savais qui s’était mais comment connaissait-il chez moi et que venait-il y faire ? Intriguée, je sortis et marchai à la suite de cet homme qui ouvra la portière pour que je m’installe sur le siège arrière. C’était une voiture de luxe jamais vu pour moi.

L’intérieur était froide et acceuillante de parfum de luxe. Il y était bel et bien, assis à l’extrémité, une tablette en main. Il était vêtu d’un costume sur mesure taillé dans la plus belle des perfections. J’avais regardé chaque petit détail jusqu’au solitaire qu’il avait au doigt. Le chauffeur descendit du véhicule et referma sur nous.

Il resta concentré sur l’écran quelques instants puis posa l’appareil et se tourna vers moi avec un sourire.

Alors vous allez bien ?

– Je me porte assez bien oui, mais que faites-vous ici et comment connaissez-vous ma maison ?

– Ce n’est pas compliqué ça, qui cherche trouve… Vous êtes plus belle sans maquillage je trouve… Même très belle…

Ce compliment me fit honte, je n’avais qu’un petit chignon et mon sourire pour tout maquillage.

Je peux vous aider pour quelque chose ?

– Euh, oui, j’en suis sûre. J’aurais besoin que vous m’accompagniez à ma villa. Je n’ai pas très envie de rester seul ce soir. Pourriez-vous venir ?

– J’avoue que je ne me suis point préparée à sortir ce soir…

– Considérez cela comme du travail, vous serez payée pour absolument.

– Mais je dois me faire belle…

– Non ! Ne touchez à rien, restez exactement tel que vous êtes. Vous êtes une très belle femme ainsi et je préfère le naturel. Si vous êtes d’accord, je vous laisse aller chercher votre sac et on y va.

Quelques minutes après, j’étais dans une vaste mais gigantesque villa avec piscine, terrain de tennis et jardin à perte de vue. Jamais je n’avais vu une maison aussi belle. C’était une résidence privée. Il me demanda de le suivre et m’installa dans un salon à l’intérieur d’un autre salon. Cette demeure respirait le luxe.

Il revint vêtu de vêtements plus légers, une chemise en lin. Il avait tellement de belles manières cet homme. Il m’invita à table. Nous avions dîné, parlé de tout et rien, il était classique, il m’avait parlé de ses goûts musicaux, des animaux, et un peu de son travail sans rentrer dans les détails ni me dévoiler qui il était vraiment. Tard dans la nuit, il me fit visiter une chambre.

Vous allez dormir ici. Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas dérangée…

– J’ai une question… Si vous me le permettez…

– Oui dites-moi…

– Ça me dérange un peu mais je suis tout autant intriguée. A chaque fois que vous me voyez, vous me payez sans me toucher… Pourquoi faites-vous cela ? Pourquoi ne pas prendre ce pourquoi vous me payez et pourquoi m’envoyez vers vos amis ?

Il garda le silence, me fixa un moment puis me passa une main contre le bras et me souhaita une bonne nuit. Je ne fermai pas l’œil de la nuit, de peur d’être dans les mailles d’un ritualiste. Je trouvai le sommeil vers 5 heures du matin mais à 7heures déjà, j’entendais du bruit. Je sortis du lit, me rendis à la douche et descendis au salon. Je le trouvai dos tourné devant le lave-vaisselle ? Apparemment, il faisait la cuisine. Sentant ma présence, il se tourna vers moi.

Bien dormi ? Vous prenez vos œufs comment ?

– Bonjour, répondis-je d’une petite voix… Vous êtes très matinal…

– Oui en effet ; j’aime ces matins calmes où je peux me faire plaisir…

Nous avions déjeuné dans le calme, il avait lu la pile de journaux posée sur la table basse puis s’était reconcentré sur moi.

Venez vers moi… (En tapotant le côté vide du fauteuil…).

Il me regardait subitement avec envie. Je sentais ses yeux se poser sur mes moindres détails. J’avais une seule envie, qu’il m’embrasse et c’est ce qu’il fit. Je fondis comme une glace. Je m’abandonnai à lui, je le désirais et je n’avais pas envie de réfléchir à la suite. Pour une fois, je ne voulais pas voir l’homme que j’avais en face de moi comme un client mais comme un homme, un amoureux, une personne sensuelle.

Le baiser fut si vrai qu’on aurait cru qu’il était amoureux de moi ; mais soudain il me repoussa vivement, se mit debout et m’invita à ranger mes affaires et à rentrer chez moi.

– Le chauffeur va vous raccompagner. Merci d’être venue. Prenez soin de vous.

Sur ces mots, il s’éclipsa. Je ne le revis pas avant de quitter la maison et dans une enveloppe sur le siège arrière, exactement là –où il était assis la veille, 1500 Euros… Je ne comprenais pas pourquoi il faisait cela.

– le chauffeur va vous raccompagner. Merci d’être venue. Prenez soin de vous.

Sur ces mots, il s’éclipsa.

Je ne le revis pas jusqu’à ce que je ne quitte la maison et dans une enveloppe sur le siège arrière, exactement là où il était assis la veille, 1500 Euros… Je ne comprenais pas pourquoi il faisait cela. Les semaines d’après, je fus encore contactée pour des soirées… J’étais juste la jolie escorte comme toujours mais je n’arrivais pas à penser à un autre homme que lui. Je devenais amoureuse et dépendante de lui. Dès que je voyais un numéro privé sur mon téléphone, je sursautais mais ce n’était pas lui.

Au cours d’une grande soirée de clôture d’un forum, soirée à laquelle j’avais été admise comme escorte et hôtesse, il se passa quelque chose qui me marqua à jamais.

J’acceuillais les invités lorsqu’un homme et une femme avancèrent vers moi. Je le reconnus aussitôt et mon cœur cogna fort. La femme était accrochée à son bras et sourait à tous. Elle était tellement belle, grande et rafinée. On aurait dit une reine de beauté mais la particularité, elle cachait presque une grossesse sous sa petite robe rouge qui épousait à perfection son teint d’un noir ébène. C’était une déesse.

Arrivés à ma hauteur, je leur avais souhaité la bienvenue et leur avais tendu une brochure mais Dieu sait que je tremblais de toutes mes forces. Ma gorge nouée, j’avais juste envie de pleurer. C’était ça la leçon de vie. Il venait de me dépasser comme une vulgaire personne et présentait sa femme si parfaite à tout le monde…

Je ressentis un pincement fort au cœur. Je compris… Voir un homme que je trouvais si parfait, avec une autre femme qu’il adulait autant et qu’il présentait à tous comme son épouse, la mère de ses enfants, sa partenaire et amour, me brisa le cœur.

Ne méritais-je pas moi aussi ces honneurs ? Devrais-je être juste la fille qu’on paie pour coucher avec ? Et cela jusqu’à quand ? Non, il n’y avait point de respect dans cette vie. C’était de la prostitution claire et nette.

J’en avais vu, j’en avais vécu des choses dégoûtantes pour de l’argent et cet argent pour lequel je perdais ma dignité ne me l’avait jamais apporté. Cet homme ne m’avait accordé aucun regard au cours de cette soirée. J’avais été placée à un homme, je m’excusai pour des maux de tête et rentrai pleurer toutes les larmes de mon corps.

C’était le traitement de trop. Je ne sais pas si je devais lui en vouloir ou m’en vouloir à moi-même mais une chose était certaine, je voulais que ça s’arrête. Je me rappelais du baiser et je me disais qu’il ressentait peut-être quelque chose pour moi… Pour cela, je devais travailler ma personne afin de devenir la femme respectable et pleine de qualités qu’un homme aurait eu de la fierté à présenter.

Voilà comment je suis sortie de la prostitution. Vous allez me demander si j’avais revu cet homme, oui je l’ai revu, l’année suivante. Plusieurs fois, il avait essayé de me placer encore à ses amis mais j’avais catégoriquement refusé. Ces refus l’ont peut-être intrigué. Il avait débarqué à la maison chez moi et m’avait demandé ce que je devenais. Jeune femme chef d’entreprise, j’avais repris mes études en cours du soir et avais totalement raccroché avec ma vie d’avant.

Il avait souri et m’avait remis sa carte de visite et son numéro privé. C’était la première fois qu’il me donnait ses vrais contacts.

Fais-moi signe si tu as besoin de n’importe quoi.

Voilà comment cet homme a fini par devenir mon mentor en entrepreneuriat et mon grand ami et frère.

À ma question de savoir pourquoi il me plaçait à d’autres hommes et pas lui, il m’avait répondu ceci:

À un moment de ma vie, je croyais ne jamais être capable de poser les yeux sur une autre femme mais tu avais tout changé. Dès le premier jour je t’ai remarquée et j’ai demandé toutes les informations sur toi. J’ai su quel travail tu faisais… Je voulais abandonner mais quelque chose m’encouragea à rester là et à te suivre. Je dirai que tu m’as rendu service parce que si tu avais refoulé ces hommes qui voulaient coucher avec toi, je t’aurais aimée à la folie. Mais coucher avec nos partenaires, c’était un piège. Je voulais voir si tu refuserais de coucher encore avec l’un d’eux. Tu n’avais jamais refusé et à chaque fois que tu acceptais, mon amour se transformait en pitié . Je voulais t’aider à sorir de cette vie. Tu merites tellement mieux. De plus je suis un homme amoureux de sa femme. Et grâce à toi je suis resté FOCUS dans mon couple.

Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA

Facebook Comments